mercredi 13 mai 2015

Canon EOS 5DS et EOS 5DS R – Pré Test

Je vous en avais parlé dans mon précédent article et c’est vendredi que Canon a annoncé ce qui finalement n’était plus vraiment une surprise, un nouveau, que dis-je, deux nouveaux 5D avec un capteur de 50 millions de pixels.
Si je fais un petit billet sur le sujet, c’est que ce nouveau boîtier suscite bon nombre d’interrogations, entre ceux qui ont des étoiles dans les yeux de voir Canon enfin proposer un big méga pixel et ceux qui ont des craintes, les nombreuses discussions ne manquent pas d’animer la plupart des forums photo.
Nous allons dans un premier temps présenter l’appareil, avant un vrai test terrain qui sera publié fin juin début juillet, puis essayer de répondre à certaines affirmations, qui parfois sont juste et d’autres fois à côté de la plaque.

Canon EOS 5DS (R) :

Canon-EOS-5Ds-Front-Top-View
Cela n’aurait échappé à personne que Canon ne propose pas un nouveau 5D, mais bien deux.
Je reviendrais un peu plus avant sur cette différence, mais je tenais tout de même à dire que ce duo me semble un peu étrange, un peu dans la même idée que le D800 et D800E, le premier à un filtre passe-bas et le second aussi … sauf, que la version R est annulé selon les terme de Canon.
La question se pose alors de savoir quel est l’intérêt de sortir deux modèles alors qu’il aurait été plus simple de se contenter d’un 5DS R avec au choix l’activation ou non du passe-bas, vu que contrairement au D800, dans les deux cas le filtre est là.
Pour éviter de se perdre dans la suite de ce billet, je vais donc parler du 5DS R sans faire de distinction entre les deux, sauf dans la partie qui parlera du passe-bas.

Un nouveau 5D ?

Hero_03
Oui, c’est bien un nouvel appareil, mais non, ce n’est pas une évolution du 5D MKIII.
En effet, avec les nouveautés annoncées le 6 février la gamme des reflex Canon couvre un très large panel, il y a en effet pas moins de 11 réflex différents au catalogue, 6 APS-C, qui partent de l’entrée de gamme au reflex pro et 5 pleins formats, du plus « simple », le 6D au vaisseau amiral de la marque, le 1Dx.
On trouve de fait une offre très large et un choix, qui permet de trouver le reflex qui nous convient, du tout petit 100D au très complexe 1Dx, on a vraiment de quoi faire.
Mais ici, nous parlons des nouveaux 5D et de leur incroyable capteur CMOS de 50 millions de pixels.

Canon VS Nikon :

L’herbe est toujours plus verte chez le voisin, et la concurrence entre deux grandes marques prouve que parfois les constructeurs se doivent de passer un coup de peinture sur leur pelouse pour garder les clients du bon côté de la barrière.
Canon avec le 1Dx a réussi à répondre à Nikon dans les boîtier haut de gamme, mais pas mal de Canonistes regardaient avec envie le D810 de Nikon, successeur des D800 et D800E, il faut dire qu’avec ses 36 millions de pixels, il faisait clairement de l’œil à ceux qui rêvaient d’un boîtier rouge ultra-pixelisé.
Malheureusement, avant cette journée du 6 février, l’appareil qui avait le plus de pixels se contentait de 20 « petits » millions de pixels.
J’avoue que je n’ai jamais été fan de la course aux pixels, de fait, je trouvais que c’était une idée particulièrement intelligente de faire des capteurs avec un nombre « raisonnable » de photosites.
Mais la pression de la demande a fini d’avoir raison de la modération de Canon dans la montée en pixels de ses boîtiers.
La réponse du berger à la bergère est plutôt fracassante, en offrant 16 millions de pixels (soit l’équivalent du capteur du D4s) que leur plus « gros » boîtier en terme de résolution, Canon pousse Nikon à réagir rapidement, c’est d’autant plus vrai qu’un 7D MKII plutôt très bien réalisé fait de l’œil à pas mal de Nikonistes, qui attendent un futur D400.
C’est ce que j’appelle la saine concurrence!
Mais Canon semble viser plus loin, ils sont très clairement en train de draguer les photographes qui lorgnent sur le moyen format, en offrant une résolution équivalente aux PhaseOne IQ250, Hasselblad H5D-50c et Pentax 645Z.
Pourtant, cette énorme résolution est clairement quelque chose qui fait peur à bon nombre de photographes …

Est-ce que 50 millions de pixels c’est trop ?

EOS-5DS-R-FRA
La question est plus que légitime, en effet, plus on met de pixels sur un capteur, plus la lumière devra être « découpée » – ce qu’on appelle le pouvoir séparateur d’un objectif -, de façon fine par l’objectif pour en tirer le meilleur.
La crainte de beaucoup de photographes est de se retrouver avec des optiques qui ne tiennent pas la route face à ce que demande le capteur aux objectifs en terme de pouvoir séparateur.
J’avoue qu’avant de prendre un peu de recul, avant d’écrire cet article, j’avais également cette crainte, mais quand j’ai décidé de vous présenter ce billet, j’ai regardé les choses avec une vision plus objective et plus posée.
Il faut savoir que le Canon EOS 1Dx, l’appareil qui a la meilleure montée en hauts ISO de toute la gamme a des photosites de 6,9µm, ce qui lui permet d’afficher des images d’une qualité indécente même en très hauts ISO.
Les nouveaux 5DS ont quant à eux des photosites de de 4,14µm, la différence avec le 1Dx est notable, presque trois microns, mais prenons un peu de recul, le 7D Mark II et le 70D, qui ne posent aucun problème particulier aux objectifs de la marque rouge, ont des photosites plus petits que les 5DS, avec 4,1µm.
Certes, la différence est vraiment minime, mais il reste que cela ne pose pas le moindre problème, pour preuve, cette image « sample » réalisée avec le Canon EOS 5DS R et le Canon EF 70-200mm f/2,8 L IS USM II, si vous regardez l’image à 100% cliquez ICI on ne peut être que bluffé par la qualité des détails!
Pour garder un niveau de qualité d’image digne des meilleurs boîtiers pros, Canon a limité la montée en ISO, la plage standard va de 100 à 6’400 ISO, alors que l’extension permet « seulement » d’arriver à 12’800 ISO avec une valeur minimum à 50 ISO.
Alors, pour ce qui est de la capacité des objectifs à retranscrire le meilleur de ce nouveau capteur, il semble que ce ne soit pas un problème, bien au contraire!
Un des points qui inquiètent aussi les photographes, c’est le flou bougé dû à la taille des pixels et à la vibration engendrée par le miroir reflex.
canon-d5s-cage-miroir
En effet, comme la taille des photosites est vraiment très petite, la plus petite vibration provoque assez de mouvement pour donner une très légère impression de flou qui va un peu « tuer » le piqué général de l’image.
Avec 36 millions de pixels, le D800 y est sujet, et demande à s’adapter en doublant la vitesse de sécurité du flou bougé.
Il semblerait que Canon, conscient du problème, a tout particulièrement travaillé sur l’amorti du miroir pour minimiser au maximum cet effet.
Il faudra bien sûr vérifier tout ça sur un test terrain digne de ce nom.
Reste qu’avec un peu de recul, on peut envisager l’avenir avec un grand sourire, ce Canon sera capable de délivrer des images de très grande qualité.
Et pour y parvenir, Canon a mis toutes les chances de son côté, voyons ça en regardant un peu plus en détail …

Les spécifications de l’appareil :

S’il n’y avait pas le logo 5DS et 5DS R, il serait juste impossible de différencier ces deux appareils de leur frère le 5D MKIII.
En effet, l’aspect et l’ergonomie sont exactement les mêmes, rien ne les différencie réellement.
Il faut dire que c’était une vraie volonté de Canon de montrer que ces deux boîtiers n’étaient pas une évolution du 5D MKIII, mais bien deux boîtiers différents de la même famille que le 5D.
Autrement dit, il n’y aurait rien d’étonnant de voir arriver l’année prochaine un 5D MKIV.
D’ailleurs, ces deux 5DS reprennent beaucoup du 5D MKIII, mais apportent clairement des améliorations.
Deux digic 6 sont là pour assurer le travail énorme que demandent des fichiers de 50 millions de pixels couplés à une rafale de 5 images par seconde.

Autofocus et mesure lumière :

On notera que cette rafale est couplée à l’excellent système AF de Canon 61 capteur dont 41 sont en croix, que l’on retrouve sur le 1Dx et le 5D MKIII.
Pourtant, par rapport au 5D MKIII, il y a une amélioration, car à l’instar des 1Dx et 7D MKII, les 5Ds se voient munis d’un capteur RGB de 150’000 pixels et d’une mesure de lumière sur 252 zones avec reconnaissance des formes pour appuyer les performances de l’autofocus.
On en déduit donc que le système de mesure lumière est de fait très performant et tout comme le 7D Mark II il bénéficie du système Flicker qui permet une exposition constante lors des rafales, mêmes sous des lumières scintillantes telles que le néon.

Viseur et écran arrière :

Built_for_you_02
On retrouve le superbe viseur du 5D Mark III avec un champ couvert de 100%, ce qui est le minimum pour ce type d’appareil.
De plus, pour notre plus grand plaisir, les 5DS (R) reprennent, comme sur le 7D Mark II, le système de l’écran LCD sur le viseur optique pour afficher de nombreuses données, comme un très bon niveau, la grille de composition et toutes les informations nécessaires.
L’écran arrière reste de très bonne qualité, avec un nouveau traitement pour un meilleur rendu au soleil, mais celui-ci sera à vérifier sur le terrain.
Par contre l’idée géniale, c’est la touche Q pour afficher l’écran de contrôle rapide comme sur tous les EOS, sauf que cette fois, cet écran est entièrement paramétrable.
Canon-EOS-5Ds-Custom-Quick-Menu-2
On peut choisir ce qui va apparaitre et ainsi composer un écran de contrôle rapide selon ses besoins et envies, une option que j’espère retrouver sur tous les prochains boîtiers!

Un filtre passe-bas ou non :

Peut-être le savez-vous si vous avez lu mon test du Nikon D800(E), un filtre passe-bas est un élément, qui est placé devant le capteur pour éviter l’effet de moiré.
Le moiré est un effet d’aberration chromatique qui se produit lorsque l’on photographie un motif répétitif:
crop-moiree
Le fait de pouvoir choisir d’enclencher ou non le filtre passe-bas reste une excellente idée. Ainsi, quand on est sur une sujet difficile où l’on veut assurer le coup, avoir le choix permet de se rassurer.
@EDIT – 12/02/15: Désolé, j’étais certainement un peu mal réveillé quand j’ai écris ce texte, le 5Ds R ne permet pas de choisir ou non d’enclencher le filtre passe-bas, qui part une astuce matériel « annule » son effet.
Car dans l’absolu, l’effet de moiré est bien plus rare qu’on ne l’imagine, par exemple, à part cette photo, je n’ai jamais eu à déplorer ce problème et ceci quel que soit l’appareil utilisé dépourvu de passe-bas.

La fiche technique :

Je ne vais pas aller beaucoup plus loin dans la présentation de ses nouveaux boîtiers, pour vous faire une meilleure idée de ce qui se cache sous leur capot, voici la fiche technique de ces deux boîtiers.
À noter que la seule différence, comme expliqué juste avant, entre la version R et la version de base, est l’action du filtre passe-bas, pour le reste, ils sont strictement identiques.

Fiche technique

  • Capteur : plein format (24*36) de 50,6 Mpx
  • Viseur: optique, 100%, grossissement 0,71x, dégagement oculaire 21 mm, quadrillage par surimpression
  • Écran : TFT Clear View II, 8,11 cm (3,2 pouces), environ 1.040.000 points
  • Mise au point : 61 collimateurs / 41 collimateurs AF de type croisé f/4, dont 5 collimateurs de type double croisé à f/2,8 et 1 collimateur de type croisé à f/8 -2 à 18 IL
  • Mesures d’exposition : Capteur de mesure RVB + IR de 150.000 pixels
    Système EOS iSA avec mesure sur 252 zones, pondérée centrale et spot.
  • Vitesse d’obturation : 1/8000 à 30 secondes synchro-X 1/250s
  • Motorisation : 5 images par seconde
  • Sensibilité ISO : 100 à 6400 ISO extensible à 50 à 12 800 ISO
  • Mémoire : cartes mémoire SD et CompactFlash de type I (compatibles UDMA)
  • vidéo : 1920 x 1080
  • Dimensions : 152 × 116,4 × 76,4 mm
  • Poids : 850g

Conclusion :

Ces deux boîtiers seront commercialisés fin juin, je vous présenterai donc un test courant juillet, histoire de peaufiner mes conclusions avec un boîtier de production.
Je pense que ce futur test va intéresser plus d’une personne et je serais très heureux de vous offrir un compte rendu qui se voudra le plus complet possible.
En attendant, si vous avez des questions, surtout, n’hésitez pas à me les poser, je me ferai un plaisir d’y répondre
Bon courage et bonnes photos!

LE ZOOM CANON 11-24/4L REPOUSSE LES LIMITES DU GRAND ANGLE




En ce début d’année, Canon semble vouloir nous montrer qu’il a envie de pousser son matériel dans des limites encore jamais atteintes. Après l’annonce des Canon 5Ds et 5Dsr avec un capteur à 50Mp, voila celle d’un zoom qui a l’angle le plus large en restant orthoscopique (les lignes restent droites contrairement à un fish-eye).
L’objectif sera disponible fin février, j’ai hâte de le voir et de le tester. Je ne suis pas très inquiet car j’ai toujours été très impressionné par les grand-angle Canon. Le 14mm et le 17mm à décentrement sont juste bluffants. Il est vrai que du coté des zooms Canon les performances sont un peu en dessous.
Canon semble aussi de plus en plus abandonné l’ouverture 2,8 pour les objectifs de la série L en leur donnant d’autre qualité comme la stabilisation et en misant sur le fait que la progression de la qualité des images à haute sensibilité rende moins important l’importance de cette ouverture.
Le prix 3200€TTC va pousser les photographes à se poser la question de savoir si ils en ont vraiment besoin. Il risque d’être utile pour des photographes d’architecture ou de paysages, les mêmes qui vont apprécier les nouveaux boitiers.
Il est vrai qu’un Canon 5dS avec cet objectif va être un couple détonnant pour un photographe de paysage.

vendredi 8 novembre 2013

Beau petit Jouet….

Sony A7 / A7R des 24x36 à objectifs interchangeables à partir de 1500€


Depuis la présentation du caméscope Sony VG-900 (testé) l'année dernière équipé d'un capteur 24x36 et d'une monture E, tous les photographes sont en émois : il est possible d'associer un capteur dit plein format et une monture Sony E ! Depuis les rumeurs d'un Nex 24x36 n'ont pas cessé de proliférer sur Internet. Des rumeurs qui viennent de prendre fin avec l'annonce officielle de non pas un, mais bien deux compacts à objectifs interchangeables au format 24x36 : les Sony A7 et A7R.

Sony Alpha 7 et 7R sans optique
Les Sony Alpha 7 et 7R jouent aux équilibristes pour Focus Numérique.

Après avoir présenté le RX1 (testé), un compact 24x36 équipé d'une focale fixe 35 mm f/2 terriblement séduisant à qui il ne manque qu'un viseur intégré et un autofocus réactif (et s'il on pinaille une batterie plus performante), Sony enfonce le clou dans le segment des appareils à grand capteur avec deux compacts à objectifs interchangeables en monture E. Les 7 et 7R se différencient essentiellement par leur capteur : l'Alpha 7 intègre un capteur 24 Mpx doté d'un système autofocus hybride alors que le 7R joue la carte de la définition avec un 24x36 de 36 Mpx défiltré. Juste pour l'anecdote, le chef produit nous disait encore récemment qu'il n'y aurait pas de Nex 24x36. Il avait raison. Les nouveaux 7 et 7R sont des... Alpha !

Prise en mains

J'avoue, je n'ai pas été immédiatement séduit par la ligne des A7. Est-ce l'imposant et faux prisme qui domine l'ensemble, l'œilleton très présent du viseur ou l'absence de revêtement sur l'avant du boîtier ? Difficile à dire, mais je n'ai pas eu le même coup de foudre qu'avec le RX1 ou le plus récent Olympus E-M1. C'est un avis personnel qui se joue à quelques détails et l'essentiel n'est pas là, mais les premiers contacts avec un nouveau boîtier sont importants.

Sony Alpha 7/7R détail de la poignée

Quoi qu'il en soit, la préhension est agréable : la poignée est large, bien dessinée et recouverte d'un revêtement confortable (pourquoi diable ne pas l'avoir appliqué sur tout l'avant de l'appareil ?). Nu, l'appareil n'est pas très lourd et n'accuse qu'un peu plus de 400 g sur la balance. Pour autant, les A7/A7R bénéficient d'un châssis en alliage de magnésium à la fois léger et résistant. Si les nouveaux Alpha sont protégés contre la poussière et l'humidité, ils ne sont pas totalement étanches. Quand Nikon propose l'AW1, COI capable de descendre jusqu'à -15 m sous l'eau à 700 euros, il est difficile de comprendre qu'un boîtier haut de gamme ne propose pas les mêmes protections contre l'eau et les chocs. Ne boudons toutefois pas notre plaisir, boîtiers et optiques devraient facilement résister à une pluie ou une sortie sous la neige.

Sony 7/7R en version éclatée
Un Sony A7 «éclaté»
Si l'on exclut les proéminents viseurs électronique, les A7/A7R sont finalement à peine plus imposants qu'un Nex-7. Les Alpha 7 font en effet 127 x 94 x 48 mm contre 120 x 70 x 43 mm pour le Nex-7, mais intègrent un capteur deux fois plus grand. Notez que comme pour le RX1, le capteur n'est plus stabilisé mécaniquement, le système étant désormais déporté dans certaines optiques.

Sony Alpha 7 et Nex-7 comparaison
Sony Alpha 7 et Nex-7 comparaisonUn boîtier APS-C avec viseur intégré à gauche et un 24x36 avec viseur intégré au-dessus à droite.
La finition des nouveaux Alpha est d'excellente facture, reste à voir comment ils évolueront dans le temps, la peinture des RX100 s'écaillant finalement assez facilement. Sur le dessus de l'appareil, vous trouverez une molette pour le choix du mode d'exposition avec les modes PSAM, Auto, SCN, vidéo et panoramique par balayage. Sony a corrigé l'erreur du Nex-7 qui ne proposait pas de modes personnalisés. Les Alpha 7/7R proposent deux enregistrements distincts. La mise sous tension s'effectue à l'aide d'une couronne placée autour du déclenchement. Vous trouverez également un correcteur d'exposition et une touche C1 également personnalisable. Les Alpha 7/7R abandonnent le système Tri-Navi des Nex-7 au profit d'une ergonomie certes moins singulière, mais plus éprouvée de la double molette avant / arrière.

Sony Alpha 7 vue de dessus

L'une des différences majeures avec le Nex-7 reste bien sûr la position du viseur. Décalée sur le côté gauche sur le Nex, elle est désormais plus au centre sur les nouveaux Alpha. Un choix qui semble plus naturel pour les ingénieurs de Sony. Il est surtout beaucoup plus gros et donne véritablement un petit look de reflex aux boîtiers. Les plus perspicaces auront déjà noté l'absence de flash intégré, surtout que renseignement pris, il n'y aura pas de modèle amovible livré avec le boîtier. Il faudra donc se payer un petit accessoire supplémentaire comme le HVL-F20 pour accéder à une lumière d'appoint.

Les nouveaux Alpha dispose d'une griffe porte accessoire pour flash, mais celle-ci est Multi-Interface est permet également de piloter un bloc XLR pour l'enregistrement audio ou des torches Led.

Sony Alpha 7 dos et dessus

L'arrière du boîtier est assez classique avec un accès aux menus à gauche, une autre touche personnalisable à droite, un basculeur pour activer au choix la mémorisation d'exposition ou la mise au point manuelle, une touche Fn pour activer certaines options à l'écran, une roue codeuse pour naviguer dans des menus et un trèfle de sélection pour choisir la motorisation ou la balance des blancs. La touche d'enregistrement vidéo est déportée sur le côté droit du repose pouce arrière.
Sony Alpha 7 vue de dos avec les écrans orientablesL'écran inclinable, mais non tactile des Alpha 7 / 7R.

L'écran LCD est monté sur double charnière qui permet une orientation 90° vers le haut et 45° vers le bas . La dalle de 7,5 cm affiche 921 600 points dans un format 3:2. Il n'est malheureusement pas tactile et Sony n'a pas cru bon de reconduire la technologie RVBB avec 4 sous pixels pour améliorer la luminosité. Tant pis, ce sera pour la prochaine version. Les Alpha 7/7R n'intègrent également qu'un seul emplacement pour carte mémoire. Au niveau des petits regrets, nous pointerons également l'absence de puce GPS pour marquer les images à la volée.

Les A7/A7R sont alimentés par une batterie Li-Ion NP-FW50 qui offrirait 270 vues (viseur électronique). Il sera possible d'associer une poignée d'alimentation pour doubler l'autonomie et faciliter la prise de vue en portrait.
Sony Alpha 7 poignée alimentationLa poignée d'alimentation en option
Les déclenchements des nouveaux Alpha ne sont pas vraiment silencieux. Le A7 autorise l'utilisation d'un premier rideau électronique qui diminue sensiblement le bruit (un seul aller-retour du rideau). Le A7R fonctionne quant à lui uniquement en mode obturation mécanique avec un deux allers-retours pour conserver la visée électronique. Impossible de photographier en mode totalement silencieux avec une obturation électronique comme le propose le GX7 de Panasonic.

Connexions Wi-Fi et NFC

Les nouveaux boîtiers sont dotés d'une connexion Wi-Fi pour un pilotage à distance sans fil et le partage rapide des images vers un smartphone ou un ordinateur. Pour faciliter les connexions, les Alpha disposent également d'une puce NFC (Near Field Contact) pour un paramétrage instantané avec des appareils compatibles. Comme sur le Nex-6, il sera possible de télécharger des applications sur PlayMemories pour afin d'acquérir de nouvelles fonctionnalités.

Capteur 24x36 et Bionz X

bien sûr, une bonne partie de l'intérêt de ces nouveaux COI est le capteur 24x36. A ces simples chiffres, les photographes amateurs et experts ont les yeux qui brillent et voient du flou arrière et de l'excellente gestion du bruit électronique.

Sony alpha 7 capteur
L'oeil 24x36 d'un Alpha 7.

L'Alpha 7 est équipé d'un capteur de 24,3 Mpx sans doute assez proche de celui qui équipe l'Alpha 99, mais sans doute un peu différent. En effet, le nouveau capteur intègre 117 collimateurs à corrélation de phase contre 102 sur l'Alpha 99. En outre, le réseau de micro lentilles a été également revu pour mieux capter la lumière en périphérie. Le tirage optique étant très court, les lentilles en bordure de capteur sont inclinées afin de mieux conduire la lumière vers les photosites. Une spécificité déjà connue puisque Leica a également été obligé d'adapter son capteur 24x36 pour le M9 ou le M avec une technologie sans doute similaire.

De son côté, l'Alpha 7R travaille avec un capteur 36 Mpx. Un capteur probablement proche, dans sa conception, à l'imageur présent dans le Nikon D800E. D800E et pas D800, le capteur du A7R étant également défiltré. Contrairement au modèle 24 Mpx, le capteur 36 Mpx ne dispose pas de technologie autofocus à corrélation de phase intégrée.

Pour avaler la qualité de données produites par ces capteurs, les nouveaux Alpha sont équipés de la dernière génération de processeur : Bionz X.

Sony Alpha 7 Bionz X
Le nouveau processeur Bionz X sur la carte mère d'un Alpha 7.

Celui-ci permet de délivrer des JPeg jusqu'à 25 600 ISO et d'attendre une cadence rafale de 5 vps avec suivi autofocus sur l'Alpha 7 et 4 vps avec le 7R.
Concernant le bruit électronique, les ingénieurs nous ont expliqué avoir travaillé sur une amélioration de leur algorithme prenant en compte l'analyse des images afin de traiter au mieux les textures, les aplats colorés et des bordures). Nous attendrons les premiers tests pour vérifier leur dire.

Autofocus

C'est l'un des points sur lesquels Sony est attendu. L'autofocus du RX1 n'étant pas le point fort du compact, nous étions très impatients de voir les progrès du constructeur dans ce domaine. Lors de notre prise en mains avec des boîtiers non définitifs, nous avons été agréablement surpris par la réactivité des deux boîtiers.

L'Alpha 7 dispose d'un module AF hybride qui utilise à la fois la corrélation de phase pour dégrossir le travail de recherche du point et la détection de contraste pour affiner les résultats et travailler en basse lumière. L'Alpha 7R est, sur le papier, moins bien loti avec un module AF uniquement par détection de contraste avec 25 collimateurs.

Lors de nos courts essais (avec des prototypes faut-il le rappeler), les deux boîtiers se sont montrés aussi rapides que les derniers Nex et notamment le Nex-6. Voilà qui est plutôt rassurant. Reste à vérifier la qualité du suivi de sujet en mode rafale. L'Alpha A7 semble plus taillé pour la photo d'action, même si 5 vps reste une cadence un peu limite pour le sport.

Viseur

Le viseur est également un point important. Sony a ici reconduit la dalle Oled de 2,3 millions de points déjà présents dans l'Alpha 58. La définition est donc de 1024x768 pixels (XGA) et n'est pas adaptée au format 3:2 des images. Une partie du viseur n'est donc disponible pour l'affichage d'information. Dommage que Sony n'est pas profité de l'occasion pour améliorer la précision du viseur et offrir un ration 3:2 d'origine.

Sony Alpha 7/7R viseur oled

Lors de nos petits essais, nous étions dans une pièce peu éclairée et nous avons remarqué quelques saccades à l'affichage. Cela reste, pour moi, un des principaux problèmes des viseurs électroniques. Si la précision est assez bonne, la dynamique reste à améliorer tout comme la réactivité lors des passages à fort contraste. Bon point, le viseur est équipé de détecteurs de présence pour éteindre automatiquement l'écran à l'approche du visage. Cette fonctionnalité est bien sûr débrayable.

Le grossissement de 0,71x est confortable tout comme l'œilleton et le dégagement oculaire.

Mode vidéo : un vrai petit caméscope

Outre la photo, les A7/A7R sont également de véritables petits caméscopes. Ils filment en AVCH v2 pour de la captation en 1920x1080 à 60,50, 25 et 24 vps (60/50i disponible) ou MP4 pour du 1440x1080 (30/25 vps). Le débit des vidéos peut grimper jusqu'à 28 Mbps (60/50p). Il sera possible d'utiliser tous les modes d'exposition (PSAM), un zoom numérique et les effets créatifs. L'ISO automatique pour aller jusqu'à 6400 ISO.

Sony alpha 7 connexions

L'autofocus fonctionne en continu et pour la mise au point manuelle, vous pourrez compter sur un système de peaking toujours très efficace. Mieux, Sony propose également, pour la mesure de la lumière, les zébras d'exposition. Pour parfaire le tout, les A7/7R sont également équipés d'une entrée micro stéréo au format mini-jack et d'une sortie casque (alléluia) pour vérifier la captation sonore. Cerise sur le gâteau, la prise multi-interface permet de fixer un bloc XLR (son) ou une torche (éclairage). Le seul manque ? La molette de réglage silencieuse présente sur l'Alpha 99 et qui est malheureusement absente ici.

Cerise sur le gâteau, la sortie HDMI n'est pas compressée et vous pouvez enregistrer directement sur un module externe ou diffuser en direct. Nous n'avons malheureusement pas eu plus d'information technique sur cette partie. L'échantillonnage vidéo est-il en 4:2:0 ou en 4:2:2 ? sur 10 bits ? Il faudra attendre les premiers tests pour être fixé.

Du 4K, mais en photo

Le 4K n'arrivera pas cette année sur nos appareils photo, mais Sony prend déjà une option avec une sortie HDMI 1.4 capable d'afficher des images en 4K (8 millions de pixels 4096 x 2160 pixels) avec les téléviseurs compatibles.

Gamme d'optiques

Avec un capteur 24x36, voilà Sony contraint à une nouvelle gamme d'optiques ! En monture E, les optiques couvrant le cercle optique plein format seront estampillées FE. Elles seront naturellement compatibles avec tous les Nex. Tout cela va commencer à devenir sérieusement compliqué entre les Alpha dont certains sont compatibles avec les optiques A (Alpha 99 / 77 / 58...) et d'autres avec les optiques E (Alpha 3000 / Alpha 7), les baques d'adaptation avec ou sans miroir semi-transparent et les Nex en monture E compatibles avec les optiques E et FE.

Sony alpha 7 optiques
De gauche à droite : 28-70 mm, 35 mm et 55 mm.

Pour le lancement des Alpha 7/7R Sony dévoile également 5 nouvelles optiques FE donc (voir actualité) :
> 55 mm f/1,8 Zeiss (1000 euros, disponible en décembre)
> 24-70 mm f/4 OSS (stabilisé) (1200 euros, disponible en janvier)
> 35 mm f/2,8 Zeiss (800 euros, disponible en décembre)
> 70-200 mm f/4 (disponible plus tard en 2014)
> 28-70 mm f/3,5-5,6 OSS (stabilisé) livré d'abord en kit puisque plus tard à 500 euros

Sony prévoit également un objectif macro, et un zoom grand-angle f/4 en 2014.

Pas mal pour une première annonce, mais nous attendions une gamme peut être un peu plus haut de gamme comme à bien sûr le faire Fujifilm avec la série X-Premium. Le 35 mm est une excellente focale, mais pourquoi ne pas proposer une ouverture à f/2 ou f/1,4 ? Il est certain que les utilisateurs de boîtiers 24x36 attendent également des optiques très lumineuses. Arriveront-elles rapidement ? C'est toute la question. Car qui dit 24x36 dit optique plus imposantes, plus lourdes et souvent plus chères. En outre, avec un capteur 36 Mpx exigeant, la formule optique doit être soignée. Bref, le pas vers le 24x36, c'est aussi des contraintes qu'il faut bien mesurer. Quant on voir la qualité du capteur APS-C X-Trans de Fujifilm, la gamme d'optique lumineuse, le poids et l'encombrement moindre, la question du 24x36 mérite d'être posée...

Prix et disponibilité

Le Sony Alpha 7 sera disponible pour 1500 euros nu et 1800 euros avec le 28-70 mm f/3,5-5,6 au mois de novembre. Le Sony Alpha 7R sera, quant à lui, disponible nu pour 2100 euros également au mois de novembre.

Les tarifs des nouveaux Alpha est la bonne surprise de cette annonce. Après le prix assez élevé du RX1, nous nous attendions pas à un tarif aussi agressif sur les compacts à objectifs interchangeables 24x36. Par comparaison, l'Alpha 7 est au même prix que l'Olympus E-M1...

Notre premier avis

Nous l'attendions de pied ferme et il est enfin là ! Enfin ils sont enfin là. Car Sony nous gratifie de deux boîtiers à objectifs interchangeables au format 24x36. L'un avec un capteur 24 Mpx doté d'un autofocus hybride et plutôt orienté action avec une rafale à 5 vps, l'autre équipé d'un capteur 36 Mpx défiltré destiné à un travail plus posé (studio, paysage) ou à ceux qui veulent le maximum de définition !

La prise en mains est agréable et hormis quelques détails (qui en agaceront certains) comme l'écran non tactile, l'absence de flash intégré ou l'oubli du GPS. Pour le reste, les A7/A7R sont d'un excellent cru avec des capteurs 24x36 de 24 et 36 Mpx capables, respectivement d'une cadence à 5 et 4 vps, un obturateur en béton jusqu'à 1/8000 s, un viseur électronique de bonne facture, un écran orientable, une connexion Wi-Fi, la possibilité d'ajouter une poignée d'alimentation (un caisson étanche serait également prévu pour l'année prochaine)... Sur le papier, il ne manque pas grand-chose...

C'est surtout au niveau du prix que Sony tape vraiment fort en positionnant son modèle 24 Mpx moins cher que les 6D de Canon ou D610 de Nikon à leur prix officiel (on trouve les reflex à environ 1500 euros chez les revendeurs...). Voilà qui devrait séduire les photographes à la recherche d'une solution compacte et légère, mais équipée d'un très grand capteur 24x36 !

Mais, si nous sommes très enthousiastes quant au concept (un full frame "compact" et abordable, qui n'en a pas rêvé ?), nous avons tout de même deux petites questions qui nous turlupinent. Pourquoi avoir doté les deux modèles d'un AF si différent ? Pourquoi ne pas avoir développé le même système de corrélation de phase pour le 36 Mpx ?

L'autre question tenant bien entendu aux optiques. Si Sony fait un effort louable sur les programmations de sortie, il manque selon nous quelques focales fixes très lumineuses. La plus lumineuse est pour l'heure un 55 mm f/1,8. Du f/1,4 ou plus grand aurait été appréciable. Primo car ce genre de capteur aime les grandes ouvertures et les bokeh bien crémeux. Deusio parce que des focales fixes sont souvent plus compactes que les zooms. Et rendraient certainement le concept encore plus séduisant pour le photographe urbain désirant voyager aussi léger que possible.

Mais ne gâchons pas notre joie. Le RX1 avait ouvert une brèche que ces Alpha viennent élargir. Si on ajoute les QX au tableau, Sony semble de loin le plus actif des constructeurs photo, le plus novateur, le plus audacieux du moment. Espérons que ces sorties créent une dynamique, et pousse la concurrence à innover à son tour... pour le plus grand bien du photographe.